Textes: Gilles Cyr
Photos: Catherine Agrapart, Louise Auclair, Michelle Bélanger, Louise Courtemanche, Sylvie Duchemin, Huguette Simard, Michel Amringer, Pierre Bannon, Gilles Cyr, Marc Décary, Luc Laberge, Bernard Lavoie, Jean-Pierre Machet, Michel Mongrain.
Groupe 1: Bruants avec la poitrine non-striée et la calotte rousse
Le bruant familier Spizella passerina (Chipping sparrow), est très commun autour de la plupart de nos maisons. Il a la calotte rousse, un sourcil blanc, avec une ligne noire qui traverse l’oeil du lore à la nuque, qui est grisâtre. La poitrine est unie mais le bas du corps est grisâtre. Notez que les juvéniles ont des stries sur la poitrine. Notez également que son croupion est gris et sa queue est fourchue. Il a l’habitude de se percher très haut au sommet d’un conifère pour chanter. Son chant est un trille agressif ressemblant à celui du junco ardoisé et de la paruline des pins (aussi d’autres parulines qui émettent des trilles…) mais le trille du bruant familier est métalique, on pourrait dire.
Michel Mongrain
Le bruant hudsonien, Spizella arborea, ( American tree sparrow) est un visiteur hivernal de nos régions et on le rencontre facilement aux mangeoires. Son bec avec la mandibule supérieure noire et l’inférieure jaune est caractéristique, tout comme sa poitrine grise avec un point central noir. Sa calotte est rousse et un trait roux part de son oeil vers l’arrière de la tête. Il a des barres alaires blanches.
Le bruant des marais, Melospiza georgiana (Swamp sparrow), comme son nom l’indique fréquente les marécages et les endroits humides. Il a la calotte rousse et du roux aussi à l’épaule. La poitrine est grisâtre ainsi que la tête et sa gorge est plus pâle. Une ligne noire derrière l’oeil est bien visible. Son dos est barriolé de lignes noires et brunes assez épaisses. Son chant ressemble à celui du bruant familier mais il est plus lent, plus musical et moins métalique. Il branle de la queue en vol. L’endroit sûr pour l’apercevoir est le Ruisseau de feu à Terrebonne et le parc de la Rivière.
Groupe 2: Bruants avec la poitrine non-striée et la calotte non-rousse
Le bruant à gorge blanche, Zonotrichia albicollis ( White-throated sparrow) est probablement le plus facile à reconnaître par son chant ( Qui es-tu, Frédéric, Frédéric, Frédéric ), et sa tête avec une couronne noire traversée d’une ligne blanche, son lore jaune et sa gorge blanche (Forme blanche). Une variété de bruant à gorge blanche a plutôt des couleurs chamois et brun fonçé sur la tête, remplaçant le noir et le blanc et certains auront des fines stries sur le ventre ( Forme chamois ). Le croupion est brun et la poitrine est grisâtre. Fait intéressant: comme les femelles de forme blanche chantent et que les mâles de forme blanche sont très agressifs envers elles, ils se croiseront avec les femelles de forme chamois, qui, elles, ne chantent pas. Alors, les mâles de forme chamois iront s’accoupler avec les femelles de forme blanche.
Le bruant à couronne blanche, Zonotrichia leucophrys (White-crowned sparrow ) est un bruant avec une couronne noire et blanche, un bec rosé et une ligne noire derrière l’oeil. Chez ce bruant il y a aussi une forme juvénile ( de premier hiver ) chez qui la couronne est chamois et grise. La face a aussi une tache chamois à la joue.
Le bruant des plaines, Spizella pallida (Clay-colored sparrow ) est assez rare chez nous mais on le mentionne à chaque année dans nos régions. Il a la calotte brun-tachetée avec une ligne blanche centrale. Aussi, un sourcil blanc et une face où une joue marron bordée de noir fait contraste avec la nuque grise.
Le bruant sauterelle, Ammodramus savannarum (Grasshopper sparrow) est encore plus rare que le précédent. Une bonne connaissance de son chant (stridulations d’insectes) aiderait celui qui veut en trouver un. Il a un bec assez gros et une tête aplatie. La joue est chamois et on distingue un certain cercle oculaire blanc. Sa nuque est grise avec des stries rouilles.
Groupe 3: Bruants à poitrine fortement striée
Le bruant chanteur, Melospiza melodia (Song sparrow), est le plus familier de nos bruants. Il n’a pas la queue fourchue comme le bruant des prés ( une façon de le reconnaître dans les champs), elle est arrondie. Il a de grosses stries brunes sur la poitrine avec un point noir central. La queue et les ailes sont brun-roux. Sa calotte est formée de raies grises et brunes. Margaret Morse Nice en 1937 a publié une monographie sur le bruant chanteur à partir de ses observations dans sa cour, une étude très célèbre par une femme qui n’était pas une scientifique. C’est encore aujourd’hui la référence à consulter.
Le bruant des prés, Passerculus sandwichensis, (Savannah sparrow) se distingue par son lore jaune et sa queue fourchue. Il a lui aussi des stries sur la poitrine et quelquefois un point noir central comme le bruant chanteur. Mais c’est sa queue fourchue qui le distingue de loin.
Le bruant fauve, Passarella illiaca, (Fox sparrow), est un visiteur de printemps et d’automne dans nos régions, car il niche plus au nord ou aux Iles de la Madeleine. Un des plus gros bruant, très roux et gris avec plein de stries. Le dessus de la tête est gris et roux, ainsi que la nuque et les stries sont également présentes sur le ventre. Le croupion est gris, la queue est rousse et souvent une tache noire s’étale sur sa poitrine.
Le bruant vespéral, Pooecetes gramineus, (Vesper sparrow) avec ses rectrices externes blanches, son cercle oculaire blanc et sa tache rousse à l’épaule est facilement identifiable sur le terrain. Sa joue tachetée et bordée de noir est un autre indice d’identification.
Son chant ressemble à celui du bruant chanteur mais avec une amorce plus sifflée et une apparence plus musicale.
Groupe 4: Bruants à poitrine faiblement striée
Le bruant de Le Conte, Ammodramus leconteii (Le Conte’s sparrow ) est un bruant furtif et difficile à voir, même quand il chante. Il a une raie médiane blanche sur sa calotte, mais sa face et sa poitrine de couleur jaune ocre contrastent avec son petit bec bleuté.
Le bruant de Nelson, Ammodramus nelsonii (Nelson’s sharp-tailed sparrow) est un bruant de milieux humides et salés. On le rencontre à partir de Sorel et ses iles jusqu’en Gaspésie et le long des berges du Golfe St-Laurent. Assez discret, lui aussi, on entend son chant qui ressemble à un fer rouge trempé dans l’eau (pischee-zip). Sa face et son sourcil orangé-ocre avec une grande tache grise derrière l’oeil. Couronne grise sur la tête, la poitrine marquée de stries est chamois et le ventre est blanc.
Le bruant de Lincoln, Melospiza lincolnii (Lincoln’s sparrow) a les traits grisâtres, comme son sourcil. Sa gorge est blanche et de fines stries parsèment sa poitrine et s’arrêtent au ventre. Souvent un point noir apparaît au centre de sa poitrine. On le rencontre surtout en migration au printemps et à l’automne.
Le bruant de Henslow, Ammodramus henslowii (Henslow’s sparrow), fait partie des espèces en danger. Un bec fort et un cercle oculaire blanc le distingue du bruant de Le Conte. Son chant est aussi très discret, comme s’il avait le hoquet (tsi-lick).
Division des bruants en 2 groupes basée sur l'aspect de la poitrine
(exercice de récapitulation personnel) ne pas tenir compte du bruant maritime à la toute fin
Bruants vus sporadiquement au Québec (à compléter)
Le bruant à couronne dorée, Zonotrichia atricapilla, (Golden crowned sparrow ) est un visiteur très rare de l’ouest que l’on aperçoit avec les bruants à gorge blanche et sa taille est plus grosse que ce dernier. Le devant de sa couronne est doré et le reste de la tête est gris. Sylvie Duchemin a pris cette photo à un poste d’alimentation en 2021.
Le bruant à joues marron, Chondestes grammacus, (Larksparrow), un autre visiteur de l’ouest quelquefois mentionné au Québec, est facile à identifier grâce à sa tache pectorale toujours présente et sa face qui est barriolée de roux et de blanc. Ceux qui ont visité le Texas ou l’Arizona n’ont sûrement pas manqué de le voir, il est présent partout là bas.
Le bruant à face noire, Zonotrichia querula, (Harris sparrow), est un bruant qui niche dans la taiga ( donc au nord du Canada ) et qui est commun dans les plaines de l’Ouest canadien. Quelquefois certains individus s’égarent et se retrouvent au Québec, comme durant l’été 2021. Ce dernier a été photographié par Michelle Bélanger
Le bruant noir et blanc, Calamospiza melanocorys (Lark bunting) est un bruant commun dans les plaines de l’ouest canadien et américain mais très rare au Québec. La photo, prise par Michelle Bélanger montre un spécimen mâle adulte, égaré l’été dernier au Québec.
Espèces à ne pas confondre avec les bruants:
Roselin pourpré femelle Roselin familier